Article publié le 18 février 2018
Bonjour Vincent, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Vincent Launay, j’ai 36 ans, j’habite à Chateaugiron à une quinzaine de km de Rennes. Je suis en couple et j’ai une fille de 4 mois ½ qui se prénomme Soline.
Sur le plan professionnel, je suis chef d’établissement depuis 3 ans d’une école primaire à Saint-Jean-sur-Vilaine. J’enseigne à ¾ temps en CM1-CM2 et ¼ de décharge de direction.
Sinon je pratique le triathlon depuis 2010 et je suis licencié à Rennes Triathlon.
Comment s’est passée ta saison ? Tu avais fixé l’Ironman de Nice comme objectif, comment l’as-tu vécu ?
Cette saison (2016-2017), l’objectif était l’IM de Nice, mon tout premier Ironman… Je n’avais jamais effectué de marathon auparavant. En amont, j’ai participé au triathlon M de Damgan, au M de Trégastel et j’étais inscrit à l’Half-Ironman de Deauville mais je n’y ai pas participé.
En effet jusqu’en début juin 2017, la saison s’est parfaitement déroulée mais… j’ai mal géré une phase « d’euphorie »… Résultat, je me suis surentrainé et je me suis blessé (inflammation de la branche ilio-pubienne). Pendant un moment, un médecin du sport a suspecté une fracture de fatigue. Je pouvais nager et courir mais j’avais de vives douleurs en vélo. A ce moment là, le moral était en berne, j’ai même envoyé un mail pour savoir si je pouvais me faire rembourser.
Après seulement 3 sorties de vélo en juin, 10 jours sous anti-inflammatoires, je me suis testé en tout début juillet (180 km et 6h30 de selle), ce qui m’a rassuré.
Par contre, je pensais mettre 6h30 le jour J et j’ai mis 6h44, mais peu importe. Résultat, je finis en 13h03min, et 872ème sur 2300 au départ. A l’arrivée, j’étais fatigué mais bien et surtout très fier d’être finisher et d’entendre : Vincent YOU ARE AN IRONMAN…
Tu évolues au sein de la Ligue Bretagne, est ce que ta course préférée se situe sur ce territoire ?
En ce qui concerne la Ligue Bretagne, le plus belle course à laquelle j’ai participé à le Swimrun de Saint Lunaire près de Saint Malo. Si je fais le bilan des courses auxquelles j’ai participé depuis 7 ans, je dirais que j’ai beaucoup aimé le triathlon longue distance de l’Alpe d’Huez. En effet, j’en garde un très bon souvenir, d’une part parce que ma course s’est très bien déroulée et d’autre part j’ai trouvé l’environnement splendide. Je n’étais venu qu’une seule fois en montagne en été et j’ai découvert des paysages à couper le souffle (surtout le jour de la course). Les Alpes offrent des parcours vraiment très jolis… Et lors de la montée de l’Alpe d’Huez (dernier col sur les 4 que propose le circuit), j’ai pensé à mes proches et j’ai dédié chacun des 21 virages à un membre de ma famille, mes amis… Et la cerise sur le gâteau, les 22 kms de course à pied au niveau de la station de l’Alpe d’Huez.
Une petite anecdote que tu as pu vivre au cours de tes expériences diverses ?
Lorsque j’ai commencé le triathlon en 2010, le premier entrainement auquel j’ai participé était un entrainement de course à pied. Etant arrivé en avance, je discute avec l’entraineur de l’époque (un certain Florent Roy) et au bout de quelques minutes il me parle de l’IM de Nice… Il me fait part des distances. Je lui dis alors que ce sont des distances de fous.
Sa réponse est la suivante : « Un jour tu feras un IM et tu repenseras à cette discussion d’aujourd’hui ». Et devinez qui je rencontre au détour d’un stand à Nice (pour participer à mon tout premier IM)… Cet entraineur en question…
Comment ta pratique s’intègre dans ta vie de tous les jours ?
C’est là qu’est la difficulté. Jongler entre la vie personnelle, la vie professionnelle et les entrainements est par moment très difficile. En effet, le triathlon devient vite chronophage et « énergivore ». C’est tout le paradoxe de ce sport qui par moment vous fatigue, de part l’enchainement des heures de sport et dans le même temps devient un besoin et donc s’apparente à une addiction. J’ai la chance d’avoir une compagne qui comprend mes besoins et me pousse même à faire du sport et j’ai aussi la chance de prendre du plaisir dans mon travail. Ce sont, je pense les conditions d’un bon équilibre.
Quel est le sentiment général que tu ressens à faire ce sport ?
Je dirais que c’est un sentiment de bien être. J’ai besoin de cette dépense d’énergie de manière quasi-quotidienne. Ce sport me permet de ne penser à rien d’autre lorsque je le pratique et ce sentiment est exacerbé lors des compétitions. En résumé, la pratique du triathlon est pour moi à la fois un exutoire mais aussi un équilibre.
La Fédération de Demain vient de naître. Quelle est ton opinion sur cette association et sa philosophie ?
J’ai suivi la naissance et l’évolution de « La Fédération de Demain ». J’aime l’état d’esprit de cette association. Sur une des vidéos, il est dit : « le plus important est le chemin parcouru et non le résultat ». Cette phrase à elle seule veut tout dire. Elle démontre que le triathlon se démocratise et qu’il est ouvert à tous qu’elle que soit son niveau.