Article publié le 27 janvier 2019

Bonjour Jérôme, peux-tu te présenter ainsi que présenter ton club et son histoire ?

J’ai 34 ans, marié à une triathlète et nous sommes les heureux parents d’un petit garçon de bientôt un an. Je suis devenu président du Brive Limousin Triathlon après 5 ans d’investissement au sein de l’association. Ma première licence était au Saintes Triathlon, club où j’ai beaucoup appris. J’ai débuté le triathlon en 2007 lors d’un Triathlon Sprint en Bretagne. Je me rappelle très bien que j’avais juré ne plus en refaire, tellement j’avais trouvé cela dur à l’arrivée. Sauf que dans la foulée, je regardais déjà le calendrier pour en trouver un autre. J’étais devenu accro! 100 épreuves plus tard j’ai bouclé l’Ironman de Nice 2017.

Le BLT existe depuis 1986 et le club est passé depuis 2011 de 110 à 200 licenciés! Notre force réside dans la mobilisation d’une équipe de bénévoles passionnés, autour de l’école de triathlon et de nos entraineurs salariés. Je le vois comme un club convivial et familial, mais où il est possible de toucher du doigt de hautes performances et surtout de prendre du plaisir dans la pratique, quel que soit son niveau et son expérience.

Quelle est votre politique sportive auprès de vos adhérents ? Quelles sont vos satisfactions ? Quelles difficultés rencontrez-vous ? Quelles évolutions sont prévues dans les années à venir ?

Notre slogan «triathlon pour tous » est vraiment réel, des enfants de 5 ans aux vétérans de plus de 65 ans, des filles élites en D1 aux adultes débutants en XS, des jeunes performants aux Ironman et woman. Le projet de mon équipe est de permettre à chacun de découvrir et vivre la joie du triathlon et des épreuves enchaînées. La plupart d’entre nous vient d’une discipline unique, souvent course à pied ou vélo. La diversité de notre sport nous permet de pratiquer selon nos envies et nos capacités physiques, toute l’année, sur tous les terrains urbains et naturels que nous offrent Brive et ses alentours.

L’une de nos forces est de prendre le temps d’accueillir les nouveaux pratiquants, de tout horizon, et leur donner confiance dans leurs capacités, peu importe l’âge, le niveau, voire le surpoids. Souvent la première étape sera un triathlon en équipe, ce qui rassure les nouveaux.

Nous demandons simplement aux licenciés 3 choses : s’engager sur une épreuve fédérale, même en relais, être bénévole au Triathlon du Pays de Brive fin juin, et le plus important, venir avec le sourire et apporter des critiques constructives.

En effet, j’ai conscience de la somme d’énergie et l’investissement que mon équipe donne sans compter pour faire vivre le club. Autant je suis généreux dans l’effort et reconnaissant des personnes bienveillantes, autant j’ai une excellente mémoire de ceux qui ne viennent dans les associations que pour tirer la couverture à eux. Autant, nous faisons preuve d’ouverture et de tolérance, autant je suis très à cheval sur l’égalité et la justice. C’est selon moi essentiel pour un meilleur vivre ensemble.

Avec un peu de recul, je sais la chance que nous avons de mobiliser beaucoup de bénévoles. Mais je sais que cet équilibre est fragile. L’engagement doit être constant pour leur donner envie de continuer à s’investir, chacun à son niveau. L’exemplarité des dirigeants est alors bien entendue fondamentale.

Pour la suite, l’important pour nous est de construire dans la durée et de rester fidèle à nos valeurs, donc pas de révolution, mais de l’engagement et du plaisir !

Vous participez activement à la formation des jeunes, quelles sont les principales forces de votre organisation dans l’accompagnement des jeunes ? Quels freins rencontrez-vous ?

Quand je vois les sourires de nos jeunes justement, toutes les difficultés sont oubliées. Depuis que je fais du sport, j’ai rencontré tant d’éducatrices et éducateurs passionnées, que je me dois aujourd’hui de rendre un peu de ce dont j’ai bénéficié. Alors on bosse ! J’ai passé mes brevets fédéraux, initiateur (BF5) et entraineur de triathlon (BF4) et je motive chaque année un ou deux autres à le faire. Nous sommes aujourd’hui une dizaine. Cela constitue une fierté car en 2011 il n’y avait qu’un jeune salarié mais peu de personnes autour.

Ensuite, le développement de notre école de triathlon a pris un tournant en 2016 avec l’arrivée de Jean-Charles GRATIAS, notre entraineur principal, une personne fantastique, humainement riche. Nous formons également un bénévole en reconversion pro, Tanguy UGUEN. Grâce à ce binôme, nos jeunes ont explosé en régularité et notre école de tri est passée en 2 ans de la 40/50eme place à la 22eme au challenge national et à la 1ère place au Challenge Nouvelle Aquitaine. Envers ces deux personnes, j’ai un devoir moral de réussir à pérenniser l’équilibre financier du club et de manière concomitante, la pérennité de leur avenir professionnel.

L’excellente entente avec la mairie de Brive et son soutien inconditionnel  nous permettent de bénéficier d’une magnifique piscine olympique et c’est une chance incroyable. Le partenariat scolaire offre à nos jeunes des horaires aménagés et a permis à 4 jeunes de rejoindre l’internat de Brive en venant d’Arcachon, Périgueux, Figeac et Rodez ! Ainsi nous développons peu à peu, un centre d’entraînement reconnu dans le Sud Ouest, sur le modèle de clubs qui nous inspirent, comme le Toulouse Triathlon Métropole ou La Rochelle.

Ton club est aujourd’hui reconnu pour son engagement sur la mixité et le développement durable, quels messages peux-tu donner à d’autres clubs qui hésitent à s’y engager?

Comme pour tout projet, il faut d »abord y croire et savoir pourquoi on se bat. Il ne s’agit pas de cocher des cases dans des formulaires ou de dire qu’on suit le projet fédéral. Ici nous avons des valeurs, des idées, et nos actions concrètes nous valent des distinctions. Pas l’inverse.

En 2016, quand nous sommes récompensés pour le plus grand nombre de «pass club» féminines, c’est parce que notre club en a 40% en moyenne depuis 6 ans! Ou quand nous recevons un prix d’éco-responsabilité aux Trophées du Sport Responsable Generali 2018, cela valorise 5 ans d’engagement progressif et constant.

En tant que club d’une Ligue fusionnée, comment s’est passée la fusion ? Comment cela se passe-t-il aujourd’hui dans le fonctionnement quotidien ?

La fusion s’était bien déroulée en 2016-2017, avec du travail et du respect entre les 3 anciens territoires. Malheureusement, il y a eu des problèmes de personnes au sein du conseil d’administration composé en Mars 2017.

Aujourd’hui, une équipe humainement très riche vient d’être élue avec une diversité représentative des clubs et des licenciés de toute la Nouvelle Aquitaine. A sa tête, Jean-Jacques Gauthier, une personne que je respecte beaucoup, à la fois humble et fédérateur.

Maintenant nous avons tous du travail pour que la Ligue soit au service de l’intérêt général, du triathlon, du sport et du bien-vivre ensemble. J’ai une grande confiance dans la nouvelle équipe.

La Fédération de Demain prend de plus en plus de place dans le débat fédéral. Pourquoi es-tu devenu artisan de cette dynamique ?

Je me reconnais véritablement dans les valeurs de la Fédération de demain. Les personnes que j’y ai rencontrées depuis sa création ont beaucoup de respect et d’écoute. Mais avant tout, j’ai le sentiment que ces personnes sont portées par l’intérêt général. Rien ne me révolte plus que les personnes obnubilées par leur carrière et leurs petits intérêts personnels. A la FD de demain j’ai envie de croire en l’honnêteté et en la sincérité de ses artisans. Cela me touche et me motive à m’investir au sein de ce mouvement, en apportant ma modeste contribution de colibri. Ensemble, si chacun fait sa part, on peut rêver de contribuer à rendre le monde meilleur, et dans le cas présent, celui du Triathlon.

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