Article publié le 4 septembre 2017

Réjane GOCEL est la première athlète à qui nous avons demandé de nous raconter son histoire avec le Triathlon.

  • Bonjour Réjane, peux tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Réjane, j’ai 41 ans, je suis mariée et maman d’une ado de 12 ans. Il y a 10 ans, je me suis lancée dans le sport de manière assidue en pratiquant la course à pied et le trail puis j’ai découvert le triathlon en 2013 alors que je ne savais ni nager, ni faire de vélo. Je fais partie du Triathlon Club de Saint-Avold et je suis impliquée dans mon club en tant qu’encadrante BF5. J’ai pour ambition de continuer ma formation en passant le BF4.

  • Quelle est ta distance de prédilection et comptes tu diversifier tes objectifs ?

J’ai commencé de manière progressive avec des distances S sur ma première saison, des distances M sur la deuxième mais ma distance de prédilection est la longue distance. Je suis un vrai diesel et avec mes piètres capacités en natation, il vaut mieux pour moi que la distance soit suffisamment longue pour que je puisse rattraper mon retard à la sortie de l’eau. L’endurance est mon point fort donc cette distance me convient tout à fait et je privilégie les triathlons L / XL. Cette année, j’ai relevé le défi du XXL même puisque je me suis confrontée à l’Embrunman et j’en suis venue à bout après plus de 16 heures d’effort.

  • Quelle est la course que tu as préférée ?

Difficile de choisir la course que j’ai préférée parmi toutes celles que j’ai pu faire (l’Altriman était intense mais il me reste un goût d’inachevé, le Natureman était vraiment magnifique, et bien d’autres triathlons plus « locaux » avaient également leur charme) mais je dirais quand même qu’il s’agit de l’Embrunman. J’avais pour seul objectif d’être finisher, mais mes chances de réussite étaient très minces car il s’agit quand même du mythe et qu’il me fallait me battre contre mes très chères ennemies : les barrières horaires! Le matin même, je n’y croyais pas trop et j’avais revu mes ambitions à la baisse en me disant d’aller le plus loin possible et d’en prendre plein les yeux. Je ne pensais pas que j’irais au bout ! Ce dont je suis la plus satisfaite, c’est d’avoir une gestion de course parfaite, je n’ai jamais été dans le dur. Et je franchis la ligne d’arrivée avec toute ma lucidité et un grand sourire qui ne m’a quasiment pas quitté de toute la course. J’ai fait la course que je rêvais de faire.

  • Quelle est ta meilleure performance ?

Je suis une triathlète d’un niveau moyen, donc mes « performances » n’en sont pas vraiment à proprement parler. Les podiums que je peux faire sont ce que j’appelle des « podiums de l’opportunisme ». Il y a toutefois un résultat dont je suis assez fière, c’est mon titre de Championne de Lorraine de triathlon longue distance obtenu en juillet dernier.  Il faut dire que nous n’étions pas nombreux sur cette course. Je suis sortie dernière féminine de l’eau (et avant dernière triathlète !) mais je ne me suis pas laissée abattre et j’ai été chercher une 3ème place au scratch et la 1ère place en tant que Lorraine. Ça prouve qu’il ne faut jamais rien lâcher et la course  n’est jamais terminée tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie.

  • Une petite anecdote que tu as pu vivre au cours de tes expériences diverses ?

Lors de ma deuxième saison de pratique triathlétique, j’ai eu la chance de pouvoir faire un Bike&Run avec Alexandra Louison. Il m’a fallu ôter ma casquette de fan pour enfiler le casque de vélo ! Alexandra découvrait plus ou moins le Bike&Run à l’époque et c’est elle qui me demandait des conseils pour savoir comment gérer la course !! Elle courait tellement vite que je n’arrivais pas à la rattraper en VTT. C’était une super expérience et j’ai été très flattée de la partager avec cette grande championne tellement humble et abordable.

  • Comment ta pratique s’intègre dans ta vie de tous les jours ?

J’ai la chance de pouvoir faire en sorte que ma pratique s’intègre parfaitement à ma vie de tous les jours. Jusqu’à présent, j’arrive à concilier vie sportive, vie professionnelle et vie familiale. Je suis professeur et je profite des pauses dans mon emploi du temps pour aller à la piscine. J’encadre les séances de CAP de mon club deux fois par semaine et je me rajoute des séances lors des entraînements de handball de ma fille. Je fais les sorties vélo organisées par mon club de vélo le weekend et j’arrive à trouver un peu de temps pour rouler seule de mon côté pendant la semaine. J’optimise mon temps libre. J’ai également et surtout la chance d’avoir ma famille qui me soutient et m’encourage dans toutes mes activités. On essaye de faire coïncider vacances / weekends sympas avec les compétitions. C’est sûr que le triathlon est un sport chronophage mais au fur et à mesure du temps, il s’est intégré dans mon quotidien et mon organisation tient la route.

  • Quel est le sentiment général que tu ressens à faire ce sport ?

Depuis longtemps, je pratique le sport de manière intensive pour pouvoir me défouler, oublier les problèmes du quotidien pendant un moment qui n’appartient qu’à moi. Je suis devenue progressivement hyperactive, avec le besoin d’en faire toujours plus. Le triathlon me permet peut-être de me canaliser à ce niveau-là : la pratique des 3 sports pendant la semaine est bien suffisante pour assouvir mon besoin de bouger ! Je ne pourrais pas me contenter d’une seule de ces disciplines, elles sont vraiment complémentaires et c’est justement l’enchaînement des 3 qui me plait le plus. Je m’éclate vraiment dans la pratique de ce sport et j’ai vraiment envie de partager ça, de le faire découvrir à d’autres. C’est pour ça que j’ai également envie de me tourner vers l’encadrement structuré de ce sport et que j’envisage de suivre la formation BF4. J’ai le sentiment de pouvoir ouvrir des portes aux triathlètes d’un niveau modeste comme le mien. Je suis la preuve qu’on peut voir grand à partir du moment où on se donne les moyens de ses ambitions.

  • La Fédération de Demain vient de naître. Quelle est ton opinion sur cette association et sa philosophie ?

J’avais suivi le projet de Florent Roy pendant l’hiver et j’avais apprécié son Tour de France pour voir sur le terrain ce qu’il en était réellement et son intérêt pour les clubs et les triathlètes, tous les triathlètes. La Fédération de Demain s’intéresse à l’essence même du monde du triathlon, à savoir les licenciés, les clubs, les organisateurs, tous ceux qui œuvrent discrètement et bénévolement pour aider au développement de notre sport. En étant plus proche de la réalité du terrain, la Fédération de Demain est plus à même de répondre aux attentes des différents acteurs du monde du triathlon.

Un grand merci à toi et bonne fin de saison !

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