Article publié le 12 Juin 2017

Nous avons le plaisir de vous partager l’ITW Pierre Michel Feliciaggi du club de l’ENVY. Si vous souhaitez offrir aux autres dirigeants votre expérience de terrain, n’hésitez pas à nous solliciter, nous nous ferons un plaisir de vous proposer un ITW dont un sera diffusé tous les 15 jours.

Bonjour Pierre Michel, peux-tu te présenter ainsi que présenter ton club et son histoire ?

Bonjour, j’ai 48 ans, je suis père de 2 enfants, chef d’entreprise et conseiller municipal de ma ville. Je suis triathlète pratiquant et à ce jour Directeur bénévole de l’ELAN NAUTIQUE DU VAL D’YERRES.
Cette association propose 3 activités différentes que sont la natation, l’aquagym et le triathlon. Cette dernière activité est particulièrement mobilisatrice et nos bénévoles actifs sont majoritairement pratiquants ou parents de triathlètes. En ce qui me concerne, toute la famille pratique le Triathlon.
Jusqu’à l’année dernière l’ENVY Epinay Triathlon était présente en 1ère Division de Duathlon, hommes et femmes, et en 2ème Division de Triathlon pour les femmes.

Vous participez activement à la formation des jeunes, quelles sont les principales forces de votre organisation dans l’accompagnement des jeunes ? Quels freins rencontrez-vous ?

Nous formons effectivement beaucoup, au travers de notre Ecole de Natation Française qui compte près de 160 enfants et notre Ecole de Triathlon** qui compte 40 jeunes.
Nous avons la chance d’avoir réussi à jouer la cohésion avec les autres activités plutôt que de se séparer comme c’est souvent le cas dans certains clubs. Cela nous permet d’être plus forts et de former en natation, qui est la base en Triathlon.
Aujourd’hui, il faut être capable d’offrir des perspectives aux jeunes et les garder motivés car notre sport est très exigeant, dévoreur de temps au moment où les enfants aiment s’amuser. Il faut donc leur offrir les meilleures conditions de pratique, mais aussi leur montrer concrètement quels peuvent être leurs objectifs.
Cela demande des investissements lourds pour les doter, pour les accompagner et pour soutenir les équipes « haut niveau » qui leur permettront de se projeter.
Malheureusement, aujourd’hui nous sommes peu aidés, peu conseillés, peu écoutés, et la FFTRI offre peu de perspectives aux jeunes en dehors des quelques éléments qu’elle a sélectionnés. Et quand nous investissons du temps et des moyens pour un enfant talentueux, il n’est pas rare que notre rôle de formateur soit confisqué par les instances fédérales ou recruté par un club plus fortuné.
La détection se fait désormais de plus en plus tôt au détriment d’une progression plus naturelle des jeunes athlètes. Les petites structures formatrices ont la vie dure.

Vous participez également aux différents championnats de France des clubs. Quelle est votre politique sur ce sujet ? Quelles sont vos satisfactions ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?

Nous sommes des artisans, et notre petite structure est fière de ses résultats, que cela soit au niveau national D1, D2 et D3, collectif ou individuel, avec des titres de champion-ne-s de France chaque année, ou sur la plan régional.
Nous étions au Top l’année passée, mais les calendriers alambiqués ont eu raison de notre ENVY : les échéances nationales cumulées sur un même week-end, les formats de course fantaisistes et un arbitrage perfectible nous ont incité à réduire la voilure cette saison.
Il n’est déjà pas facile pour un petit club de Triathlon de faire face à toutes les échéances, mais si on lui demande plusieurs fois dans l’année de faire un grand écart sur ses effectifs et au plan géographique dans ses déplacements, c’est mission impossible.

Vous organisez deux manifestations chaque année avec un Duathlon et un Cross Triathlon. Est-ce que vous pouvez nous présenter la philosophie de ces évènements ? En plein cœur de l’Ile de France, quels sont vos rapports avec les différents partenaires institutionnels quant aux questions de sécurité ?

Pour notre fonctionnement et pour tous ces évènements, nous avons la chance de pouvoir nous appuyer sur Johann PETRIC qui est un très bon triathlète, un excellent formateur et qui est le fondateur de notre Ecole de Triathlon**, à l’origine même de l’ENVY Epinay Triathlon.
Il a eu des fonctions importantes au sein de la Ligue IDF et a toujours gravité au sein de la FFTRI.
Son expérience et sa vision du triathlon sont justes : de la rigueur, de l’efficacité et malgré cela le sens du plaisir, du partage et du spectacle. Nos organisations sont à son image.
Les dirigeants de l’association le soutiennent donc de leur mieux, et notre rôle politique auprès de la commune d’Epinay Sous Sénart, de la Communauté d’Agglomération du Val d’Yerres – Val de Seine, mais également du Département de l’Essonne, est de donner la meilleure image de notre association et de notre travail afin de balayer plus facilement les obstacles.
Nous accordons désormais beaucoup d’énergie à notre communication.

Quelles évolutions sont prévues au sein de ton club dans les années à venir ? Y a-t-il une ambition de faire plus, une ambition de faire mieux ou les deux ?

Bien sûr. Nous souhaitons continuer de développer notre Ecole de Triathlon**. Nous constatons chaque année un faible turnover parmi nos jeunes pratiquants, preuve s’il en est que le Triathlon peut être un sport ludique et attractif pour les plus jeunes. Il souffre juste d’un déficit d’image.
Il peut devenir un sport majeur du XXI ème siècle, mais il faut mieux le faire connaitre : les tentatives de la FFTRI sont souvent maladroites et écornent notre image pour un piètre résultat. Quand on voit le succès de sociétés qui ont développé des labels, on comprend vite qu’il manque de vrais promoteurs au sein de nos instances fédérales.
En attendant, quel meilleur ambassadeur que le club ? L’ENVY compte bien continuer de prêcher pour la paroisse Triathlon, avec la volonté d’associer à son projet tous les jeunes triathlètes émergeants qui souhaitent qu’on leur donne une chance de poursuivre dans les meilleures conditions la pratique d’un sport qu’ils affectionnent.

Un point sur la gouvernance puisque tu as candidaté au Conseil d’Administration de la Fédération Française de Triathlon. Quel était ta motivation ?

J’aime mon sport et les personnes qui le pratiquent mais je ne retrouve pas au sein des instances fédérales la fraternité et la liberté qui anime les triathlètes.
Notre fédération est décidément une émanation de l’Etat et de toutes ses dérives, nous l’avons encore constaté lors de la dernière assemblée. On constate une gestion sans projet mais on est incapable d’y remédier, on constate des dysfonctionnements mais on est très lent à y apporter des solutions, on se complait entre « amis » et on ferme la porte aux échanges avec l’opposition et on finit même par bâillonner la démocratie avec un système de suffrage digne d’une république bananière. Tout cela n’a que trop durer. Les Triathlètes doivent reprendre leur destin en main.

Tu as entendu parler de la Fédération de Demain. Quelle est ton opinion sur cette association et sa philosophie ?

J’ai le grand plaisir d’en être un des membres fondateur. Puisqu’on ne m’a pas donné la possibilité d’agir au sein des instances fédérales, je vais pouvoir agir au sein de l’association. Je pourrais y partager mon expérience, mes compétences, mais également bénéficier de l’expérience et des compétences des artisans du Triathlon français.
Je le dis et je le répète, la FFTRI est une fédération de clubs, et certainement pas une fédération de soit disant « élites » qui imposent leur vue à la base, qui dans le cas présent est la véritable cheville ouvrière de notre sport.
La Fédération de Demain va permettre aux clubs qui le souhaitent et aux triathlètes qui le souhaitent de bénéficier d’un soutien, de conseils et surtout d’une écoute dont ils manquent cruellement. Elle complètera l’action de la FFTRI sur ce point qui fait aujourd’hui défaut.

Merci Pierre Michel et bonne continuation avec ton club. Prochain ITW dans 15 jours.

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