Article publié le 18 octobre 2017

Bonjour Patrice, peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 61 ans, pacsé, deux enfants et quatre petits enfants, retraité cadre bancaire. Je viens de la course à pied que j’ai pratiquée pendant plus de 40 ans. Comme de nombreux coureurs, je souffre de douleurs articulaires, d’où mes débuts en triathlon en 2007. D’abord pratiquant, puis éducateur (BF5, BNSSA) et enfin dirigeant (trésorier, puis Président du club MONTELIMAR TRIATHLON et Président du comité Drôme Ardèche de triathlon).

Notre club est passé de 50 licenciés en 2013 à 180 à ce jour, avec la création d’une Ecole de triathlon de 60 jeunes, l’ouverture au Paratriathlon (7 licenciés à ce jour et bientôt 12), la formation de 14 BF5, 1BF4 et 6 BNSSA en 4 ans, la mise en place de 20 séances hebdomadaires d’entrainements, 4 stages annuels, 3 épreuves ( Bike and Run, Aquathlon et Triathlon S CLM par équipe), 4 triathlètes qui ont participé aux championnats du monde en 2017 (Aquathlon, Half et IM) et de nombreux projets à venir (Espace triathlon, organisation des championnats de France de Paratriathlon, équipe D2 hommes et femmes….).

Je suis également moniteur de plongée professionnelle et j’ai dirigé une école de plongée Sapeurs Pompiers en Auvergne. Je suis aussi passionné de voyages, de musique et de sculpture (mais plus le temps de pratiquer, dommage).

Dans le triathlon comme en plongée, ce que j’apprécie particulièrement ce sont les rapports humains et la transmission de connaissances ou d’expériences.

Tu es devenu Président du Comité Départemental du double département Drôme/Ardèche lors de la dernière assemblée générale. Peux-tu nous parler de cette première année ?

J’ai voulu m’investir au sein du comité bi-départemental, d’abord en tant que membre du comité directeur afin de mieux comprendre le rôle du comité dans la déclinaison fédérale. Une des problématiques rencontrées est que notre comité fonctionne principalement avec les subventions des conseils départementaux. Notre modèle économique trouve donc son équilibre dans la mise en place des actions en relation avec la politique des départements. Sur la précédente olympiade, les actions étaient plutôt territoriales que fédérales, d’où une incidence moindre sur les clubs et organisateurs.

J’ai accepté de prendre la présidence du comité Drôme Ardèche lors de la dernière AG, car avec la nouvelle olympiade les orientations politiques des départements ont quelque peu évolué. Nous avons donc retenu des actions qui sont désormais toutes  en lien direct ou indirect avec les clubs et organisateurs.  De plus, avec l’élargissement  du périmètre des ligues, ce sera très certainement aux comités départementaux d’assurer la proximité aux clubs et organisateurs. A ce jour, nous constatons malheureusement peu de soutien de la Ligue Rhône Alpes en ce sens.

Le comité départemental met en place de nombreuses actions pour les clubs. Peux-tu nous parler de la politique qui est menée ?

Les 3 axes principaux de notre projet associatif 2018-2021 :

Les jeunes :

  • Aide à la création et au fonctionnement de sections sportives scolaires, en lien avec les clubs voisins des écoles,
  • Journées de découverte des disciplines enchainées en partenariat avec l’UNSS, UGSEL, USEP, et conseils départementaux avec remise de flyers pour diriger les jeunes sur les clubs proches de leur domicile,
  • Organisation de stages jeunes ouverts aux licenciés des clubs Drôme Ardéchois,
  • Organisation des Class Tri pour les clubs Drôme Ardéchois,
  • Organisation d’animathlons soit par le comité seul, soit en collaboration avec un club ou un organisateur local.

La structuration des clubs :

  • Aide à la création de nouveaux clubs (3 clubs en 3 ans) tant sur le plan juridique, administratif, financier, sportif,
  • Aide aux clubs récemment créés ou récemment affiliés (4 clubs de raids) dans la recherche de bénévoles pour assurer les postes d’éducateurs, dans la formation de ces bénévoles (tutorat BF5, BF4, DEJEPS ou professionnalisation),
  • Aide à l’organisation d’épreuves (coaching des bénévoles et responsables de postes), service organisateur (pack matériel comprenant : parc à vélo, arches, bouées, panneaux zone de propreté, banderoles, oriflammes, gobelets développement durable, ligne de montée et descente vélo),
  • Coordonner les organisations d’envergure : championnats de France jeunes, grand prix de D1, ½ finale de D3 ou D2, sélectif Coupe de France.

Les publics empêchés :                                                                                            

  • Organisation de manifestations ou de journées découvertes en relation avec le comité Handisport ou sport adapté ou avec un club (ex Montélimar : « dans la peau d’un paratri ») avec mise en relation des participants avec le club local,
  • Tenue d’ateliers lors des journées vertes sénior organisées par le département de l’Ardèche avec remise de flyers pour diriger les personnes vers les clubs proches de leur domicile.
  • Interventions dans les centres de rééducation et centres d’accueil pour personnes en situation de handicap (avec présence d’un paratriathlète + vidéo )  pour promouvoir les disciplines enchainées, comme moyen d’améliorer la santé, de retrouver de l’autonomie et de lutter contre l’isolement,
  • Interventions dans quelques établissements scolaires situés en quartier difficile.

Le comité embauche des salariés, peux-tu partager l’expérience de la gouvernance et du management salarial ? Quel modèle économique vous permet de pérenniser ces emplois ?

Le comité emploie deux agents de développement (un basé en Ardèche et un en Drôme) employés à mi-temps chacun et titulaires d’un DEJEPS triathlon. Leurs compétences et leurs expériences leur offrent une certaine autonomie dès lors que leurs missions ont été correctement définies. Je m’attache à être présent sur certaines de leurs actions pour les assurer de mon soutien et de ma considération. En effet, ils pourraient se sentir parfois isolés.

Chaque action fait l’objet d’un reporting (temps passé et CR). Des réunions de travail rythment la saison, sans compter les échanges mail quasi quotidiens. J’ai également mis en place des entretiens d’évaluation individuelle tous les 2 ans dans le but de valoriser et motiver les agents de développement.

Comme je l’ai précisé précédemment, la pérennité de ces emplois est pour l’heure, assurée par les subventions des deux conseils départementaux dès lors que nos projets d’actions sont en lien avec les orientations politiques de ces départements. Toutefois j’ai bien conscience que ces aides vont se réduire progressivement et que nous devons réorganiser notre modèle économique sans attendre pour activer d’autres sources de financement. Je pense notamment à l’organisation d’épreuves, ainsi qu’à des partenaires privés.

En tant qu’organe déconcentré de la Fédération Française de Triathlon, quel est le soutien de cette dernière ainsi que de la Ligue Rhône Alpes ? Quelle place a été donnée au comité dans la mise en place de la grande Ligue Auvergne Rhône Alpes à partir du 1er Janvier ?

Nous n’avons strictement aucun soutien de la FFTRI ni aucune communication. Concernant la Ligue Rhône Alpes, une enveloppe de 500 € nous est attribuée après avoir complété un dossier de 10 pages. Pour info, nous n’avons rien eu en 2016 car il manquait un renseignement.

Je suis profondément indigné par cette absence totale de soutien des instances fédérales. Je suis d’autant plus scandalisé que la ligue Rhône Alpes est assise sur une trésorerie pléthorique depuis plusieurs année. Malgré cela, elle refuse tout investissement en matériel (remplacement des arches abimées, des bouées percées,  des banderoles déchirées, de l’équipement des arbitres …). Elle refuse même au référent Paratriathlon l’achat de matériel pour animer les journées de découverte du Paratriathlon. Pour information, le budget Paratriathlon de la ligue Rhône Alpes en 2016 est de 382,45 €. Il y a un véritable fossé entre la communication fédérale et l’action de la deuxième plus grosse Ligue du territoire.

Il n’y a malheureusement aucun changement attendu de la « grande » Ligue Auvergne Rhône Alpes. En effet, nous n’avons pas été conviés au débat. La ligue Rhône Alpes a même condamné la ligue Auvergne pour avoir distribué des aides aux comités départementaux avant la fusion. Il reste quand même de l’espoir car certaines ligues montrent davantage de considération pour leurs comités départementaux et de manière collatérale pour les clubs et organisateurs.

Enfin, tu as été une des personnes qui a soutenu avec ferveur le changement lors de la dernière élection. La Fédération de Demain est née, que penses-tu de sa philosophie ?

J’ai en effet soutenu avec ferveur le projet porté par Florent Roy lors de la dernière élection. Pour la première fois, quelqu’un mettait la vie et l’avis des clubs et des organisateurs au centre du débat. Avec son élection, la fédération aurait pu se positionner pour la première fois en tant que représentante des clubs et des organisateurs et non en tant que hiérarchie distante du terrain. Tous les points du projet  de Florent convergeaient vers le même objectif : soutenir les actions de tous ceux qui sont en contact avec les licenciés ou le public intéressé par les disciplines enchainées.  b

Malheureusement par le jeu des stratégies politiciennes, ce projet n’a pas pu voir le jour en 2017. Toutefois rien n’est perdu et le rôle que joue actuellement la Fédération de Demain en matière de décryptage ou de centre de ressources,  va permettre à celles et ceux qui se sont interrogés en 2017, de soutenir le projet en 2021.

Vive la Fédération de Demain.

Merci beaucoup pour tes réponses et le partage du projet de tes équipes !

Leave a Reply