Article publié le 14 octobre 2018
Bonjour à Toutes et Tous,
Nous tenions à vous offrir un retour sur un sujet dont vous ne pouvez pas avoir pleine connaissance à ce jour. Ceci en raison de documents identifiés comme étant confidentiels par les instances de la FFTRI. Il s’agit de l’achat/vente du nouveau siège de la Fédération rue Marcel Sembat à SAINT DENIS.
Un peu d’histoire
Une décision d’achat a été prise en Février 2012 lors de l’assemblée générale qui avait lieu à La Réunion (974). Trouver des locaux adaptés était une « urgence » selon notre Président réélu (page 14 et 17 du PV d’AG 2012). Il évoquait des problèmes de place et “très conscient de l’urgence de cette évolution”, répétait-il. Le risque financier était qualifié de « mineur » par notre secrétaire général en raison de la mutation de la ville de Saint Denis.
Le bâtiment de la rue Marcel Sembat a été acheté le 27 Décembre 2012 pour la somme de 1 166 000€, soit 1 283 000€ toutes charges comprises.
La décision d’aménagement a pris du temps. En effet, les élus ont voulu multiplier les devis afin de faire le meilleur choix d’investissement. Le 26 Octobre 2013, une enveloppe de 300 000€ a été décidée pour faire les aménagements intérieurs, l’architecte ayant identifié une enveloppe comprise entre 300 000 et 1 000 000€.
Ce temps a été mis à profit par des squatteurs et le bâtiment a été squatté à partir de Novembre 2013. Cette situation a occasionné des coûts supplémentaires, juridiques notamment. Le bâtiment a été récupéré le 17 Août 2017. Avec les intérêts et les frais de gardiennage, le montant total de l’investissement s’élève à 1 485 000€.
L’estimation “approximative” proposée pour l’aménagement et la réhabilitation faisait passer de l’enveloppe de 300k€ à 600k€ pour remettre le bâtiment en état, restant donc, au final, dans la fourchette initiale proposée par l’architecte.
Jeudi 8 Février 2018 s’est tenue une assemblée générale visant à acter la vente de ce bâtiment acheté en Décembre 2012, soit 5 ans plus tard pour une somme de 905 000€ net vendeur. Cette AG a été convoquée en urgence 8 jours avant sa tenue et avec un Conseil d’Administration tenu 2 jours avant la convocation.
Les documents d’information aidant la prise de décision avaient été annoncés comme confidentiels lors de la diffusion du PV d’AG. Pourtant, la somme a été annoncée en Assemblée Générale du 7 Avril 2018 sans annonce préalable de la levée de la confidentialité.
Le PV de l’assemblée générale du 8 Février n’est d’ailleurs toujours pas disponible sur le site fédéral alors que celui de l’AG est accessible avec ces mêmes données.
Aujourd’hui, le bâtiment n’est toujours pas vendu. Il semblerait qu’il y ait un défaut de conformité par rapport au plan local d’urbanisme. A quel niveau cela bloque-t-il ? Quel projet pour l’acquéreur ?
Un positionnement “ très discutable”
La vente du bâtiment a été annoncée comme la « moins pire » solution au vu des éléments qui étaient présentés par notre Président salarié.
En effet, les représentants du Bureau Exécutif et Conseil d’Administration ont littéralement asséné leur vérité durant les deux heures de réunion téléphonée. “C’est la seule alternative ! Nous n’avons pas le choix ! Garder le bâtiment, c’est continuer de perdre de l’argent !”.
Hormis l’avis personnel de ceux qui sont intervenus, aucun élément factuel, aucune expertise, aucun scénario autre que celui-ci n’a été étudié et présenté. On peut déplorer l’absence de démarche de projet dans le cas présent. Chacun en est aujourd’hui témoin. Le compte rendu de la réunion, qui a nécessité d’être exhaustif permettra à chacun d’en juger. Vous pourrez prendre connaissance de ces éléments dès sa mise en ligne ou en faisant la demande auprès de la Fédération.
Les arguments évoqués pour la vente étaient les mêmes que ceux évoqués pour l’achat : coût de fonctionnement moindre en 2012 qui devient trop important en 2018, locaux trop petits en 2012 qui deviennent adaptés après rangement en 2018 … Et pourtant, toujours dans l’urgence, cette fois ci, dans le but de vendre le bâtiment.
De multiples questionnements étaient restés sans réponse
Le bâtiment a été squatté, le bâtiment a été dégradé, il y a une perte financière liée à cette situation, c’est indéniable. Cependant, beaucoup de questions ont été posées et aucune réponse n’a été apportée :
- Pourquoi cette réorganisation des ressources humaines n’a pas eu lieu avant l’achat ?
- Pourquoi le rangement du siège fédéral n’a-t-il pas eu lieu plus tôt ?
- Pourquoi y a-t-il eu une personne du CA en charge de la réhabilitation des locaux s’ils étaient toujours à vendre ?
- Quelles actions ont été entreprises pour cette réhabilitation entre le 19 Mai (nomination des chargés de missions), le 17 Août (date de récupération du bâtiment) et le 15 Décembre (date de prise de contact pour proposition d’achat) ?
- Aucun devis n’a été présenté pour la réhabilitation du bâtiment,
- Il semble qu’une seule agence avait le bâtiment en vente,
- Aucune étude d’impact en vue des JO de Paris 2024 n’a été réalisée,
- Pourquoi un sujet si important n’a pas été débattu en assemblée générale physique au mois d’Octobre ?
Une fuite de responsabilité politique
Perdre plus de 580 000€ semble ne pas être un problème de responsabilité. Notre Président salarié est en mesure de faire des choix qui impliquent des pertes importantes et de rejeter la responsabilité sur le Conseil d’Administration et sur l’Assemblée Générale. Néanmoins, une seule personne dans notre Fédération est responsable devant la loi, une seule personne dans notre Fédération est indemnisée financièrement. Pourtant, cette même personne n’assume pas l’entière responsabilité des choix qu’elle a pris dans le passé.
Au contraire, on a essayé de mettre sur le compte de l’électoralisme les questions légitimes que, les artisans de la Fédération de Demain, ont posées. Triste attitude où l’on contraint des personnes qui donnent de leur temps bénévolement à ne pas être écoutées alors qu’elles raisonnent dans une démarche de projet et d’anticipation des actions à venir.
Ce débat aurait dû avoir lieu dans des conditions sereines et avec les pièces administratives pour réaliser un choix en toute conscience. Cela aurait pu être le cas au mois d’Octobre 2017 lors de l’Assemblée Générale physique ratifiant les nouveaux statuts, dont vous pourrez prendre connaissance dès leur mise en ligne.
Elément complémentaire, un argumentaire a été réalisé pour la date de l’AG, suite à des demandes extérieures. Cela démontre que le Bureau Exécutif a fait valider en Conseil d’Administration un choix sans présenter de dossier abouti. N’est ce pas dommageable pour la démocratie de notre Fédération ?
Les artisans de la Fédération de Demain sont dans le vrai
Lors de cette assemblée générale, toutes ces questions ont été posées. Aujourd’hui, nous avons des éléments de réponses qui nous remontent et qui montrent que notre réflexion est légitime ainsi que pertinente.
En effet, plusieurs éléments sont connus aujourd’hui :
- le dossier n’aurait été confié qu’à une seule agence qui, apparemment, n’était pas des plus sérieuses dans la gestion de cette affaire,
- la zone Marcel Sembat ferait partie du plan d’aménagement en vue des JO de Paris 2024. Cela augure une plus value franche dans les années à venir. Ce point a malheureusement été balayé lors des échanges.
De manière évidente, on s’aperçoit que de nombreuses zones d’ombre subsistent sur ce dossier, autour du professionnalisme et de la capacité de vision de notre Président.
En témoigne son intervention durant cette AG : “Donc cela prendra plusieurs mois, et en raisonnement peut-être même plusieurs années” nous explique le Président pour justifier l’urgence de la vente. Nous pouvons constater aujourd’hui, qu’il n’a pas pris le temps de faire toutes les démarches auprès d’experts dont c’est le métier. On peut légitimement se demander où était donc l’urgence de gestion de ce dossier.
En conclusion
Une assemblée générale a été convoquée en l’espace de 8 jours pour acter la vente d’un bâtiment acheté par la Fédération. Le discours tenu était le suivant : “La solution de vente est la seule alternative. Aucun autre scénario ne peut être envisagé et l’urgence est totale.”
Huit mois plus tard, le bâtiment n’est toujours pas vendu. Les artisans de la Fédération de Demain avaient bien posé les bases d’une réflexion plus poussée. Aujourd’hui, nous pouvons constater que nous étions dans le vrai, ancrés dans une réalité objective d’une situation concrète.
Nous vous remercions pour vos messages et vos retours car ce sont eux qui nous permettront de construire une Fédération à l’image de ce qu’est notre sport.
Les artisans de la Fédération de Demain