Article publié le 10 juillet 2017
Cette semaine, nous avons le plaisir de vous proposer l’ITW de Fabienne Vissol-Caillet de l’Association Sportive Spatiale Aquitaine Triathlon.
Bonjour Fabienne, peux-tu te présenter ainsi que présenter ton club et son histoire ?
Bonjour, j’ai 41 ans et je suis mère de deux enfants. J’ai découvert le triathlon en 1999. A la maison, tout le monde pratique le triathlon avec des objectifs différents. Mon mari est un vrai compétiteur et affectionne plus particulièrement les championnats régionaux, de France et même du monde (Ironman 70.3, Crosstriathlon ITU, Xterra). Mes enfants se sont orientés davantage vers la pratique plaisir/loisir. Quant à moi, j’ai multiplié les soucis de santé et les blessures pendant des années, et je recommence juste une pratique compétitive. Malgré tout, je n’ai pas cessé de m’impliquer dans le développement du triathlon : entraineur, responsable d’une école de triathlon 2 étoiles, membre du comité directeur de la Ligue d’Aquitaine. Actuellement je suis toujours secrétaire du Comité Départemental de Gironde de Triathlon et j’interviens dans l’école de triathlon d’un club girondin.
Mon club est un club de C.E. C’était une volonté de mon mari de créer une section « triathlon » au sein de l’Association Sportive Spatiale Aquitaine. Il a trouvé un petit groupe de triathlètes prêts à se lancer et le club a vu le jour en décembre 2015. A la création nous étions 18 licenciés. Aujourd’hui nous sommes 26 dont 6 féminines.
En tant que membre associée (puisque je ne travaille pas dans l’entreprise), je ne peux siéger au bureau, mais je suis référente du club en matière d’entrainement car je suis la seule diplômée (BEESAN et BF3). Je suis professeur des écoles et à partir de septembre prochain je serai en poste dans une école à côté du complexe sportif de l’ASSA, ce qui me permettra de proposer un accompagnement des licenciés de la section.
La richesse du club réside dans la variété des objectifs des membres. La section regroupe à la fois des triathlètes confirmés sur les formats divers proposés par la FFTri, des adeptes des différentes disciplines fédérales (Bike and Run, CrossTriathlon, Raid…), des personnes venues découvrir les disciplines enchaînées et des pratiquants loisir/santé.
Ton club ne fait donc pas partie des clubs « type » de la Fédération Française de Triathlon. Pourtant, vous accompagnez des organisations ainsi que des néo Triathlètes. Peux-tu nous dire comment le lien se fait ?
Effectivement le club ne répond pas aux standards de la FFTri.
L’année dernière, la section a offert 10 inscriptions au Tri4Elles (un animathlon 100% féminin que le Comité de Gironde organise).
Il y a eu une véritable communication au sein de l’entreprise pour essayer de rassembler 10 féminines sur la manifestation. Parmi ces 10 féminines venues découvrir le triathlon (épouses de licenciés ou simplement collègues), deux se sont ensuite licenciées.
Cette journée était importante pour nous car elle a montré que nos licenciés pouvaient se mobiliser pour le développement de notre discipline (soutien au Comité Départemental par l’apport de bénévoles) et communication au sein de l’entreprise sur la section nouvellement créée.
Maintenant c’est à nous de mettre en œuvre l’accompagnement adapté à chacun des licenciés.
J’ai proposé des bilans sport/santé aux licenciés de la section (je suis également évaluateur niveau 1 Triathlon Santé Bien-être), ce qui permet de faire un état des lieux et permet d’orienter l’accompagnement et d’individualiser les conseils.
Les créneaux d’entrainement fixes commencent à se mettre en place. Les entrainements ont lieu en journée, en fonction des horaires professionnels. Nous espérons nous structurer davantage pour la prochaine saison.
Finalement, on peut considérer qu’un « club d’entreprise » participe bel et bien au développement de notre sport grâce au triptyque financier, technique et de communication. Est-ce que les adhérents se considèrent davantage licenciés ou engagés dans du team building ?
Bien sûr, un club d’entreprise participe au développement du triathlon au même titre que tous les autres clubs partout en France. La politique de développement n’incombe pas seulement au statut du club mais plutôt aux orientations que les dirigeants ont voulu lui donner.
En ce qui nous concerne, nous souhaitons que tous les publics s’épanouissent pleinement dans la section quels que soient les objectifs sportifs de chacun et les disciplines pratiquées.
Aujourd’hui à la FFTri, nous parlons principalement du triathlon « classique » et des championnats, des Grands Prix etc. Mais la FFTri c’est aussi du Cross Triathlon, du Triathlon ou Duathlon des neiges, du Duathlon et Cross Duathlon, de l’Aquathlon, du Bike and Run et depuis Janvier du SwimRun et des Raids. Certaines de ces épreuves sont peu développées en Aquitaine mais la richesse des épreuves proposées permet à chacun de prendre du plaisir.
Notre section respecte les orientations de chacun et c’est justement sur cette diversité que nous appuyons notre communication. L’année dernière, pour seulement 18 licenciés nous avons été présents sur 58 épreuves ! De quoi assurer la promotion de la section au sein de l’entreprise. Le CE apporte un soutien financier important à la section, il est normal de montrer en retour la dynamique des adhérents.
Les adhérents sont donc à la fois de simples licenciés et de véritables vecteurs de développement. Ils sont le reflet de la section et utilisent pleinement les moyens de communication mis à leur disposition en intranet (site du CE, diffusion de vidéos…). C’est ce qui a permis la croissance du club.
Comment penses-tu que la FFTRI, au niveau national ou au travers des organes déconcentrés, peut accompagner ces licenciés dans un sentiment d’appartenance à la Fédération ?
La FFTri propose des formations diplomantes afin que les dirigeants et encadrants aient les compétences nécessaires à l’encadrement des licenciés. Mais ce sont avant tout les clubs qui accompagnent les licenciés. Les licenciés sont tout d’abord licenciés d’un club, et non licenciés d’une fédération. Je n’ai pas le sentiment que mes adhérents se sentent membres d’une fédération.
Les décisions et orientations fédérales sont éloignées des besoins et attentes des licenciés et peinent à « descendre » au niveau des licenciés.
Le principal organe déconcentré local, la Ligue, a prioritairement une politique régionale.
La Fédération paraît donc encore une instance lointaine.
Pour se sentir membre d’une Fédération il faudrait une véritable communication directe (ou via les clubs) et une consultation.
La demande d’affiliation à chaque saison devrait inclure un soutien du club pour les problématiques rencontrées par celui-ci (accompagnement des différents publics, aide à l’obtention de créneaux dans les infrastructures sportives, organisation d’épreuve,…).
Dans notre région, le Comité Départemental aide les clubs sur demande. Mais les Comités Départementaux ne sont pas encore considérés comme des organes fédéraux déconcentrés. Pour autant, ils sont naturellement plus proches des clubs, que ne peuvent l’être les Ligues Régionales.
La Fédération de Demain vient de naître. Quelle est ton opinion sur cette association et sa philosophie ?
J’ai pu suivre le travail mené par Florent Roy durant sa campagne qui, comme une évidence, a conduit à la création de la Fédération de Demain. Je suis totalement convaincue que les clubs ont besoin d’une fédération proche d’eux, prête à les aider, les conseiller. Actuellement je pense que certains clubs français s’inscrivent totalement dans la politique de la FFTri et participent ainsi au rayonnement fédéral. En revanche, beaucoup d’autres regrettent le manque d’accompagnement et ne se reconnaissent pas dans les orientations fédérales.
C’est sur ce point que la Fédération de Demain pourra jouer un rôle majeur en étant complémentaire aux actions fédérales. En aidant les clubs à mutualiser leurs moyens, en s’enrichissant des expériences et compétences de chacun, nous pourrons favoriser réellement le développement de notre discipline et nous pourrons fédérer les clubs. Cela passera par un accueil de qualité de TOUS les publics (jeunes, féminines, sédentaires, novices, confirmés, compétiteurs, loisirs), sans jugement de valeur, notamment dans l’image qu’ils véhiculent pour le club.
La Fédération de Demain est une force. Je crois sincèrement que les clubs qui se sentent actuellement délaissés et non soutenus par la FFTri, obtiendront l’aide souhaitée et les réponses à leurs problématiques afin de réaliser leurs projets.
Je suis ravie que cette association ait vu le jour et heureuse de contribuer à la réalisation de son projet. Vive le triathlon !
Merci Fabienne pour tes réponses et bonne continuation dans ce beau projet.
Si vous souhaitez également partager votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter.