Article publié le 9 octobre 2017

Bonjour Christophe, peux-tu te présenter ainsi que présenter ton club et son histoire ?

Bonjour, j’ai  44ans, marié et 2 enfants. Je suis fonctionnaire territorial. Je suis licencié à la FFTRI depuis 1997. J’ai débuté le triathlon au club d’Avion (62) puis en 2007, j’ai rejoint le club d’Arras pour des raisons géographiques.

Le Racing Club d’Arras Triathlon a été créé en 2006. La première année nous étions 26 et aujourd’hui nous sommes près de 200 licenciés.

Notre devise est la suivante : « Parce qu’on est un bon groupe » ! Nous tenons beaucoup à ce que notre club garde son âme. Nous essayons d’éviter que nos adhérents deviennent uniquement des consommateurs. Aussi nous nous efforçons de les impliquer dans la vie du club. Mais cela reste difficile.

Compte tenu du nombre de licenciés et de créneaux d’entrainements à assurer nous avons embauché un entraineur en CDI de 20h. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous sommes le club qui « monte » dans l’arrageois !

A la fois, fun, cool, compétiteur, familial et amical … Chez nous pas d’élitisme !

Quelle est votre politique sportive auprès de vos adhérents ? Quelles sont vos satisfactions ? Quelles difficultés rencontrez-vous ?

En ce qui concerne les adultes, tous nos entrainements communs sont encadrés. Chaque séance est préparée à l’avance par notre entraineur professionnel. De plus nous proposons des séances spécifiques pour les débutants car, pour nous, il est impensable de laisser un athlète « au bord du chemin ». Chez, nous, l’humilité est de mise, que l’on face un IM en 9h00 ou que l’on finisse son premier XS…

Notre politique sportive est donc d’élever le niveau sportif de l’ensemble des adhérents du club grâce à des entrainements adaptés. Les évaluations faites tout au long de la saison tendent à montrer que nos triathlètes progressent dans les 3 disciplines. Nous pouvons nous satisfaire d’atteindre cet objectif.

Ceci dit, nous valorisons aussi la performance personnelle en aidant financièrement les athlètes qualifiés sur des courses de coupes ou des championnats de France. Nous avons d’ailleurs, un double champion de France LD en Groupe d’Age (catégorie 18-25) et une duathlète qui souhaite prendre de l’expérience au niveau international.

Mais notre principale satisfaction reste la bonne humeur et l’amitié qui se crée au sein de notre club et qui souvent dépasse le cadre du triathlon !

Bien sûr nous rencontrons des difficultés :

– La diminution des subventions et l’incompréhension quant à leurs attributions,

– Les infrastructures vieillissantes et insuffisantes pour absorber la croissance des clubs,

– les lourdeurs administratives et le coût exorbitant de l’organisation de notre compétition,

Des difficultés bien connues des associations en général.

 Vous participez activement à la formation des jeunes, quelles sont les principales forces de votre organisation dans l’accompagnement des jeunes ? Quels freins rencontrez-vous ?

En ce qui concerne l’école de triathlon, nous privilégions aussi l’élévation générale des performances. Par contre pas question de mettre une quelconque pression aux jeunes. Le but est d’en faire des citoyens sportifs et combatifs au quotidien.

Notre principale force est le nombre de bénévoles qui accompagnent l’école de triathlon.

Nous avons créé l’école de triathlon il y à 8 ans avec une petite dizaine de jeunes, essentiellement des enfants de triathlètes. Aujourd’hui, nous limitons volontairement à 80 afin de pouvoir assurer des entrainements de qualité.

Notre seul frein est le temps ! Nous avons des dizaines d’idées mais comment les mettre en œuvre rapidement. Aussi, aujourd’hui, nous préférons faire moins d’activités mais avec des bases plus solides. Cela s’applique d’ailleurs au club en général.

Vous organisez également des manifestations. Est-ce que tu peux nous présenter la philosophie de ces évènements ?

Le club organise deux manifestations par an, nous avons abandonné les épreuves avec une partie aquatique (triathlon et aquathlon) car il n’y a pas d’endroits permettant d’organiser une telle épreuve en eau libre sur Arras. En effet, le canal est interdit à la baignade (eau non conforme) et les piscines sont mal situées pour accéder aux routes secondaires.

Depuis deux ans nous organisons donc un cross duathlon au départ de la citadelle d’Arras au mois de mars. C’est un site magnifique et sécurisé par définition. Il y a des courses pour toutes les catégories.

Puis en juin, nous organisons une randonnée VTT, vélo route, pédestre et randonnée duathlon toujours au départ de la citadelle.

En tant que chef d’orchestre pour l’organisation du cross duathlon, je suis très exigeant envers la sécurité des coureurs et encore plus vigilant quand il s’agit des jeunes ! Ensuite, étant compétiteur moi-même depuis longtemps, j’essaie d’offrir aux coureurs une course ficelée de la prise de dossard à la remise des prix. Une très bonne équipe de bénévoles motivés et aux compétences diverses m’accompagnent et c’est grâce à chacun d’eux que tout se passe au mieux.

Point particulier, les adhérents du club ne peuvent pas participer à la compétition, s’ils sont disponibles ils doivent venir aider à l’organisation.

Enfin, ces deux manifestations ont, aussi, pour but de renflouer les caisses du club. Malheureusement, une fois les charges ôtées, nous sommes juste à l’équilibre… c’est décourageant parfois.

Quelles évolutions sont prévues au sein de ton club dans les années à venir ? Y a-t-il une ambition de faire plus, une ambition de faire mieux ou les deux ?

Bien sûr comme tout président passionné, j’aimerais répondre que je vais faire plus et mieux !

Mieux, nous essayons de le faire chaque jour. Nous essayons d’améliorer sans cesse notre façon de fonctionner. D’ailleurs, le bureau du club est composé de personnes aux compétences professionnelles en phase avec nos besoins.  La vice présidente responsable communication est commerciale, la secrétaire est spécialiste DRH, idéal pour gérer notre entraineur professionnel.

Mais, nous ferons « plus » uniquement si l’ensemble du club nous soutient. Je suis quelqu’un de mesuré et mes ambitions le sont aussi. Pas question de tomber dans l’hyper présidence mégalomane et d’oublier que je suis élu par les adhérents. Le club ne sera jamais pour moi le tremplin de mes ambitions personnelles !

Le seul plus qui j’aimerais vraiment mettre en place c’est l’accueil des sportifs paratriathlon. Je pense que je m’y attèlerai prochainement.

Le club a déjà fait beaucoup plus et ça c’est soldé par deux démissions de présidents. Nous allons donc surtout essayer de faire mieux ! Comme on dit dans le bâtiment : construire oui mais sur des fondations solides.

Tu as entendu parler de la Fédération de Demain. Quelle est ton opinion sur cette association et sa philosophie ?

En mars 2017, au lendemain des élections des présidents de ligues puis du président de la fédération, j’ai compris, que les clubs étaient ancrés dans une routine rassurante, je dirai même que certains présidents n’ont pas le courage de leurs opinions. Quel dommage. La fédération actuelle qui fait aussi de bonnes choses, a tendance à s’éloigner de la réalité du terrain et a oublié qui la fait vivre.

Alors, je me suis recentré sur mon club et ma passion.

Pour ma part je suis attaché à la démocratie et je pense que la complémentarité proposée par la Fédération de Demain doit être prise en compte. Pour cela, il est temps de changer les choses en commençant par le mode de scrutin.

En ce qui concerne, sa politique, sa philosophie, je ne peux être qu’en accord avec un mouvement qui privilégie les clubs qui sont la base de l’édifice (la fondation une fois de plus !).

Je souhaite beaucoup de réussite à la « Fédération de demain » !

Merci Christophe pour tes réponses et ton investissement pour le monde du Triathlon. Bonne continuation au Racing Club ARRAS Triathlon !

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