Article publié le 27 septembre 2017

Bonjour Céline. Tu es très impliquée au niveau de ton club les ONE TWO TRI. Peux-tu nous raconter son histoire ?

Cette belle aventure a commencé malheureusement par une déchirure. J’étais présidente du Club de Natation Triathlon de Blanquefort depuis 7 ans et dans lequel j’avais créé la section Triathlon en 2009. En 2011, des différences d’envie au niveau du projet club ont créé un décalage. Certains voulaient une politique sportive tournée vers l’élite. Cela ne me convenait pas, car elle était clairement au détriment d’un public loisir qui constituait une grande base. J’ai donc démissionné en 2012 suivie par la moitié du Comité Directeur. Une grande partie des jeunes que Laurent (mon mari et partenaire) et moi encadrions, ont décidé de partir du club. Nous avons essayé de les en dissuader mais c’est eux qui ont réussi à nous convaincre de créer un nouveau club.

Comment pouvions-nous les priver de leur sport ? Pour au moins répondre à une partie d’entre eux, l’idée de créer une association dans la ville où nous habitions est née. Nous avons proposé une assemblée et le Club de Triathlon « One2Tri » est né à Saint Médard en Jalles le 10 juin 2012. À la base, ce club est un club participatif, la trifonction a été créée par les jeunes, le nom a été trouvé par le groupe. Une de nos grandes fiertés est que le club compte un nombre important de féminines (65% à la création, 45% aujourd’hui). Jusqu’à l’année dernière le Comité Directeur était exclusivement féminin. Depuis 2016, deux hommes ont rejoint l’équipe dirigeante. Une autre de nos spécificités est que le club compte plus de jeunes que d’adultes parmi ses licenciés malgré le fait que notre école de Triathlon ne soit pas labellisée.

Tu es également impliqué dans la vie fédérale, au niveau du comité départemental. Pourquoi cet investissement ?

Je suis, effectivement, Présidente du CD33 Triathlon depuis 4 ans, mais je suis entrée au Comité de Gironde dès 2009. Cela m’a semblé être une évidence. Je viens du monde de la natation et j’ai été surprise de voir que le triathlon était très en retard dans sa gestion des jeunes.

En 2009, le CD33 était une instance sur le papier mais avait du mal à exister sur le terrain.

Avec Victorien Lafargue qui était éducateur sportif au club de Cestas et Thierry Mille qui était élu au CD33, nous avons mis nos idées et nos énergies en commun pour que le Comité mette en place des actions envers les jeunes. Sabine Dupont et Fabienne Vissol sont venues compléter notre équipe. Nous sommes tous les 4, très complémentaires et surtout plein d’envies.

Le triathlon est un sport fabuleux et assez fun mais sa gestion est très en retard sur bien des plans. En 2009, très peu de clubs en Gironde avaient un encadrement pour les jeunes. Aujourd’hui, ce n’est quasiment plus le cas. Les épreuves jeunes n’avaient que très peu d’attentions. Désormais, elles ont la même attention que celles pour les adultes. Le CD33 a créé les premiers stages féminins en Aquitaine. Aujourd’hui c’est une chose acquise et c’est la Ligue qui a pris le relais de ces rassemblements, le CD33 ayant des moyens financiers très limités, malheureusement.

C’est un des points importants que nous espérons faire évoluer. Aujourd’hui, notre Ligue nous reverse 1€ par licencié, le financement fédéral est à 0€ et notre partenaire financier principal est le Conseil Départemental de la Gironde. A mon sens, il est anormal qu’un licencié ne voie pas une répartition nationale, régionale et départementale du coût de sa licence.

Un autre point qui motive encore mon investissement est la protection du sportif, surtout les jeunes. En effet, il est important d’informer, d’éduquer, de prévenir les jeunes des risques du dopage, de l’« accompagnement médicalisé » dans le sport et des risques des conduites dopantes en général. D’autres sujets me donnent envie d’avancer : l’accessibilité au triathlon pour tous les budgets, l’accueil des personnes handicapées mentales, une plus grande concertation pour l’établissement des calendriers fédéraux et régionaux, une concertation des instances dans les projets de construction des infrastructures …

Peux-tu nous décrire les actions que vous mettez en place au sein du département ? Quelles sont les relations avec les clubs ?

Le CD33 Triathlon est un Comité très actif. En 2017, nous avons eu 7 actions :

  • Le Trophée de Printemps qui est un triathlon pour les 6-13 ans, qui est aussi le championnat de Gironde pour ces catégories d’âges,
  • Un Cross Triathlon XS et S support du championnat de Gironde,
  • Un Swimrun que nous organisons en partenariat avec le Conseil Départemental de la Gironde qui est aujourd’hui notre partenaire principal, tant sur le plan financier que sur le plan logistique sur nos organisations,
  • Le Tri 4 Elles qui est une épreuve exclusivement féminine sur un XXS et un XS. Cette épreuve qui a maintenant 5 ans a été la première épreuve réservée aux femmes en Aquitaine. Nous sommes heureux de voir, qu’aujourd’hui des clubs apportent une attention particulière à ce public qui est volontaire mais parfois timide et que la Ligue d’Aquitaine ait mis en place depuis 3 ans un Trophée Régional Féminin,
  • Des Stages jeunes avec ou sans nuitée.

En 2018, nous rajouterons un Swim & Bike et un M sur le Cross Tri. Nous essayons d’être toujours novateurs afin d’impulser des envies et d’apporter des réponses aux attentes.

Quand nous avons créé les Trophées, certains nous ont dit : « Vous n’aurez personne, les gens ne se déplaceront pas pour emmener leurs enfants s’ils ne peuvent pas courir en tant qu’adultes ». Nous avons essayé, la première année nous avions 20-30 jeunes présents, aujourd’hui nous sommes à une centaine.

Les clubs qui ont des écoles de Triathlon ont très vite compris que ces épreuves étaient indispensables et aujourd’hui en Gironde il y a 8 épreuves dédiées exclusivement aux jeunes.

Le CD33 a aussi aidé plusieurs clubs à obtenir leur label « École de Tri » en organisant le Trophée d’Automne dans leur commune. Le CD33 est là pour valoriser les clubs qui ont un désir de développement envers des publics jeunes et féminins.

Les clubs viennent sur nos épreuves et envoient leurs jeunes sur nos actions. Hélas, le CD33 n’a pas de véritable légitimité administrative afin de pouvoir les accompagner encore mieux.

Un comité départemental s’inscrit dans une logique de complémentarité avec la Ligue. En effet, nous pouvons considérer que nous sommes complémentaires dans la mesure où nos actions jeunes sont tournées vers les 6-13 ans et que la Ligue accueille les jeunes à partir de Benjamins. Mais cela s’arrête malheureusement là.

Aucun travail n’a été effectué en concertation avec les CD pour l’intégration de la Ligue Nouvelle Aquitaine à partir du 1er Janvier et ce, malgré nos demandes pour intégrer certaines réunions de concertation.

J’avais fait part de la méthode utilisée par la natation : plusieurs réunions entre les différentes ligues, puis 3 réunions en intégrant les CD et 2 réunions en intégrant les clubs. Malgré nos dimensions plus petites, cela ne s’est pas fait.

Les CD auront certainement une place plus importante à l’avenir pour maintenir une certaine proximité avec les clubs . Leurs adhérents ne savent rien sur le nouveau fonctionnement de la Ligue Nouvelle Aquitaine. Je trouve cela fort dommage.

Enfin, tu as vu naître la Fédération de Demain, comment fais-tu le lien entre ton investissement auprès des instances fédérales et ce mouvement ?

Je crois que sans l’espoir de voir les idées de la Fédération de Demain devenir le fonctionnement de notre Fédération, mon investissement aurait cessé.

Je crois qu’il est important que des personnes passionnées et investies puissent être entendues et que leurs paroles et idées soient prises en considération sans qu’elles soient rejetées pour des raisons politiciennes.

Je crois qu’il est important que des personnes qui ont cru et soutenu le Projet de Florent Roy continuent d’œuvrer sur le terrain en appliquant une partie du programme proposé. Dans maintenant un peu plus de 3 ans, nous pourrons apporter un bilan concret aux clubs et aux instances.

Je crois qu’il est important que les clubs, qui ne se sentent pas concernés par la politique fédérale, puissent avoir une association sur laquelle ils puissent s’appuyer et obtenir des réponses. En cela, la Fédération de Demain est, me semble-t-il, une réponse et un support.

Un des membres du CD33 depuis sa création dans les années 80, dit souvent que le CD33 est le village Gaulois de la FFTRI. J’aime à  penser que le CD33 est une instance de la FFTRI avec les idées de la Fédération de Demain.

Merci Céline pour tes réponses et bonne continuation dans les projets du club et du Comité Départemental.

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