Article publié le 14 janvier 2018

Cher-e-s licencié-e-s de la Fédération Française de Triathlon,

Une évolution territoriale majeure du paysage du Triathlon français est en cours. Pour ceux qui n’ont pas suivi cette actualité, la Fédération de Demain vous dresse un premier bilan de ce changement.

Le découpage des Ligues va suivre le découpage des régions. Cela signifie que nous allons passer de 22 ligues métropoles à 13 à compter de votre prochaine Assemblée Générale de Ligue.

En complément du changement des statuts des Ligues, cela augure un changement fondamental de fonctionnement au sein de votre Ligue. En effet, voici les nouveaux territoires :

  • Alsace / Champagne Ardennes / Lorraine : Grand Est,
  • Aquitaine / Limousin / Poitou Charentes : Nouvelle Aquitaine,
  • Auvergne / Rhône Alpes : Auvergne-Rhône-Alpes,
  • Bourgogne / Franche Comté : Bourgogne-Franche-Comté
  • Côte d’Azur / Provence Alpes : Provence Alpes Côte d’Azur,
  • Midi Pyrénées / Languedoc Roussillon : Occitanie,
  • Nord Pas de Calais / Picardie : Hauts de France,

Comme vous pouvez le constater, certaines « grandes régions » s’étendent sur un territoire immense. La Ligue Ile de France reste une exception avec un territoire restreint mais une densité de licencié-e-s très importante. Des problématiques nouvelles vont donc se poser par rapport à la couverture géographique de ces nouveaux territoires.

Premier élément, les Comités Départementaux (CD) seront tôt ou tard sollicités pour faire le lien. A ce jour, nous n’avons constaté aucune anticipation de ce changement par la Fédération. En effet, la communication entre ces deux instances est tout simplement inexistante. En atteste la mise en place d’une Assemblée Générale Ordinaire mi Décembre sans aucune communication en amont. Un grand nombre de comités départementaux n’a d’ailleurs pas été invité par la Fédération. Nous sommes très loin de la démarche de projet auquel nous sommes attachés.

Nous avons aujourd’hui la sensation d’une Fédération qui subit. Les Ligues vont devoir composer avec une nouvelle réalité sans que la Fédération ne montre la voie. Elles ont tout notre soutien ainsi que les Comités Départementaux.

Deuxième élément, ce changement territorial a été décidé par la Fédération en Février 2015, conformément aux demandes du mouvement sportif (CNOSF) et du ministère des Sports. Trois années plus tard, on constate que certaines fusions de Ligue sont encore en cours à quelques semaines de la fusion définitive et que pour d’autres, il y a eu une intervention fédérale.

D’après notre enquête, il s’avère que la Fédération s’est grandement déresponsabilisée de sa mission en laissant les Ligues gérer ce dossier ; en plus de tous ceux qu’elle gère au quotidien. Apparemment, ce serait pour ne pas s’immiscer dans les relations entre les Ligues. Il nous semble pourtant qu’il n’y a pas d’incompatibilité entre participer activement à une médiation et laisser toute autonomie aux différents acteurs.

De plus, cela a un coût non négligeable puisqu’une société de consultation a été payée pour s’occuper de la gestion des fusions et ce, dans chacune des Ligues. Bien qu’il puisse subsister des différences sur les territoires, une gestion globale par la Fédération en collaboration avec les Ligues nous apparait comme une solution qui aurait été plus en phase avec le terme « Fédération ».

Dernier élément, ces grandes Ligues posent la question de la gestion et notamment de la gouvernance. Cette question a été abordée, d’après différentes sources, lors du séminaire des Présidents de Ligue fin Novembre.

La problématique soulevée est celle du salariat du Président de Ligue. La loi peut le permettre à condition d’un budget de fonctionnement supérieur à un certain montant. Outre l’aspect légal, choisir cette direction marque un changement notoire dans ce que représente le monde associatif. Une question d’ordre éthique se pose ainsi qu’une question d’ordre général.

  • La question éthique engage la fin du bénévolat et l’obligation de réussite par les Président-e-s qui deviennent salarié-e-s. Une situation personnelle délicate à gérer puisqu’il s’agit d’un positionnement différent alors que la mission reste la même. Le fait de pouvoir être électeur entraîne de manière très claire un conflit d’intérêt. Les Président-e-s de Ligue salarié-e-s ne seraient, d’un point de vue éthique, plus en mesure d’être électeurs.
  • La question d’ordre général est le fait de considérer que certains Président-e-s de Ligue seront salarié-e-s et d’autres bénévoles. Nous avons du mal à imaginer que cela puisse être compatible. Le management de la gouvernance, déjà en difficulté comme abordé dans le deuxième point, deviendrait ingérable.
  • Toujours d’ordre général, le travail en équipe au sein de la Ligue sera compliqué comme on le constate déjà entre les salariés et les différents comités directeurs. La cohabitation salariat/bénévolat doit être appréhendée dans la durée et cette possibilité ne semble pas aller dans la bonne direction.
  • Pour revenir sur l’aspect éthique, un-e Président-e de Ligue aura tout intérêt à se rendre indispensable car son poste pourra désormais être sujet à nombreuses vocations.

De plus, il peut être davantage utile de renforcer/créer des postes d’agent de développement afin de mettre en place des actions bénéficiaires et/ou d’aider les comités départementaux à l’embauche du même type de poste.

Il y a certainement d’autres éléments qui peuvent être notés et nous comptons sur vous pour nous faire des retours afin de faire avancer le débat. Vous pouvez d’ores et déjà partager ces informations et les commenter.

Bienvenue à tous

Les artisans de la #FederationdeDemain

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