Les jeunes constituent la Fédération de demain. Pourtant, avec une moyenne d’âge de nos licenciés de 36 ans, nous avons presque le bonnet d’âne des Fédérations en termes de pratique jeune.

Cela signifie aussi que nous proposons un sport qui plait aux personnes dans la durée. C’est un point fort à ne pas sous estimer. La part des jeunes ne représentant que 24% de nos licenciés.

Comment faire pour mieux les accueillir ? Quoi faire pour en accueillir davantage ?

 

  • Une labellisation organisée autour de la vertu

Les éducateurs, les encadrants et les présidents de club ont tous besoin d’éléments de comparaison pour mesurer le travail qu’ils effectuent. C’est un élément de motivation important qu’il ne faut pas négliger et qu’il faut au contraire accompagner.

Depuis que j’ai été nommé Président de la Commission Nationale Jeunes (CNJ), j’ai mis beaucoup d’énergie pour  qu’un travail sur ce sujet soit mis en place. Ce sujet, je l’ai traité dans une partie de mon mémoire DEJEPS que j’ai fait en 2010. Avec un groupe de travail composé de spécialistes  (Conseillers Techniques de Ligue (CTL), Cadres Techniques Nationaux (CTN), entraîneurs de club) et de politiques (élus au Bureau Exécutif, Présidents de Ligue), nous avons créé une nouvelle labellisation qui se veut vertueuse : toute action est récompensée.

Un principe simple : des grands axes avec un certain nombre de critères dans chacun des axes. On marque des points à chaque fois qu’un progrès est observé sur un critère. Exemple : un jeune = 2 point, une participation au CLASS TRI = 1 point.

Ainsi, on sort d’une labellisation de type sanction pour permettre à chacun d’être récompensé de son travail, même au niveau de l’unité.

Cela permet également deux choses :

  • Une observation dans la durée des progrès effectués au niveau de la structuration de l’école de Triathlon. Exemple : j’avais 230 points en 2017, j’ai 280 points en 2018.
  • Un classement des structurations club qui permet d’être curieux et de voir ce qui se fait dans les autres clubs de son niveau ou de son environnement.

Les barèmes peuvent également être évolutifs en fonction de l’évolution de la structuration des écoles de Triathlon (exemple : 100 points pour une « Ecole de Triathlon* », 250 points pour une « Ecole de Triathlon ** », 400 points pour une « école de Triathlon *** »). Il y aurait 3 niveaux de labellisation. Le 3e niveau remplacerait le niveau actuel qui serait rebaptisé SFP.

 

  • Les Structures Fédérales de Performance (SFP)

Anciennes « Ecoles de Triathlon *** », ce label récompenserait les structures qui travaillent dans l’excellence avec des moyens qui permettent l’accès à la performance, voire l’accès au haut niveau.

Sur le principe des écoles actuelles, seuls deux athlètes à potentiel seraient nécessaires pour obtenir ce label (il en faut 6 actuellement). En effet, il est important d’avoir des jeunes triathlètes qui donnent une motivation supplémentaire aux autres pour dépasser leurs limites. Même s’ils ne s’entraînent pas dans la structure, s’approcher de leur niveau peut constituer un objectif à atteindre.

Un deuxième critère viendrait compléter celui-ci : la présence d’un collectif de niveau national qui s’entraîne sur la structure (exemple : 8 jeunes, critères : Top30 d’un championnat de France, plus de 145 points au CLASS TRI …). En effet, la compétence de formation de ces structures doit être valorisée. On peut imaginer une obligation de fournir un certificat de scolarité pour valider la présence du jeune triathlète dans la structure. Les critères seront étudiés afin de définir quel seuil il faudra considérer pour rester cohérent avec la notion d’excellence. Les « écoles de Triathlon *** » actuelles seront sollicitées pour que l’on travaille ensemble sur ce dossier.

 

  • Un challenge national Jeunes comprenant des inter-régions Duathlon et Aquathlon

Avec l’arrivée des grandes régions, la possibilité de faire des épreuves de sélection avec une densité plus importante va constituer une belle opportunité. Le Challenge National Jeunes (CNJ) pourra ainsi trouver un second souffle avec 6 épreuves au programme. Cela aura deux impacts :

  • Une augmentation de la densité et donc du niveau général sur les championnats de France,
  • Une meilleure équité sur les territoires où la qualification était plus facile dans certaines régions que dans d’autres.

 

  • Un championnat de France des clubs véritablement orienté vers les jeunes – Horizon 2019

L’objectif : faire en sorte que les 350 jeunes qualifiés au championnat de France de Triathlon dans les catégories Cadet et Junior fassent plus qu’une course de bon niveau par an. L’architecture du championnat de France des clubs est donc à réétudier afin que les Élites trouvent leur place et que nous soyons en mesure d’accompagner la formation de nos jeunes.

 

La création d’un Grand Prix indépendant du championnat de France des clubs de Division 1

Le Grand Prix est tout sauf un outil de formation des jeunes français. Il s’agit d’étapes de type « mini coupe du monde » qui n’intéressent plus les médias et les partenaires financiers. Même les clubs du milieu de classement n’adhèrent plus au projet. La surenchère a fait que nous sommes à un tournant de l’avenir de ce Grand Prix.

A mon sens, il doit rentrer dans un schéma de championnat d’exhibition sur plusieurs étapes avec un accès à des teams, des formats de courses inhabituels, des budgets plafonnés et des « play offs » sur les deux dernières étapes. La réflexion est ouverte. TEVE et Move Publishing travaillent déjà dessus et les clubs de Division 1 seront bien entendu associés à la réflexion. Il y aura également la possibilité de participer au Grand Prix ET de participer au championnat de France de Division 1.

 

La création d’une 4e division sur le championnat de France des clubs

Pour accueillir tout le monde, il faut augmenter le nombre d’équipes pouvant participer à ce championnat. Des budgets limités seront étudiés afin de ne pas tomber dans la surenchère. L’objectif est de faire courir nos jeunes français sur un circuit de qualité où l’argent ne fait pas tout. La place doit être laissée au sport.

En plus des jeunes, tout un public d’adultes qui souhaite courir sur format S avec drafting sera également considéré. Une belle mixité pour des épreuves de qualité accompagnant une dynamique territoriale et la formation des jeunes.

Les droits d’accès seront supprimés car ils répondent à une commande contradictoire avec la notion de liberté individuelle dans les projets club.

 

Un championnat de France des clubs de Duathlon reconsidéré

Ce championnat de France des clubs doit également être considéré comme un outil de formation des jeunes vers le haut niveau en Duathlon. En effet, sur le même principe que le championnat de France Jeunes de Duathlon, les jeunes performants n’ont qu’une compétition annuelle pour s’exprimer. De plus, nous avons sur notre territoire des jeunes qui souhaitent faire uniquement du Duathlon. Ils doivent être considérés.

Le Duathlon connait une architecture internationale peu fournie (pas de coupes continentales, pas de coupes du monde, pas de série championnat du monde). Ainsi, le haut niveau en Duathlon est seulement identifié par les championnats d’Europe et les championnats du Monde.

Non reconnu dans certaines régions comme sport à subventionner, il est de plus en plus difficile de composer les budgets pour les clubs. Une proposition de réduction à 4 étapes permettra une réduction budgétaire d’environ 20%. Ainsi, plus de clubs pourront s’engager dans cette démarche  et les duathlètes qui souhaitent se préparer pour les courses internationales pourront être mieux accompagnés par leurs clubs.

 

La création d’équipes interclubs

Pour pallier la problématique des jeunes esseulés dans leurs structures, des solutions doivent être trouvées afin de permettre à chacun d’accéder à ce championnat tout en restant dans la structure qui lui permet d’être performant.

Ces équipes pourraient être portées par les Ligues, les comités départementaux ou par des groupements de clubs. Une réflexion sera ouverte et des solutions seront trouvées pour rendre cela possible pour la saison 2019.

On peut imaginer permettre l’accès à la D1 au collectif France Junior et l’accès à la D2 à des équipes interrégionales.

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  • Le retour d’un « vrai » championnat de France Individuel

Un jeune qui arrive en Junior 2e année participe, pour 95% des jeunes, à son dernier championnat de France. La catégorie U23 reste une catégorie importante et nous devons les valoriser. Ceci est d’autant plus vrai qu’elle correspond aux « années fac » où les jeunes peuvent aménager plus facilement leur emploi du temps.

Actuellement, le championnat de France se dispute sur la dernière épreuve du championnat de France des clubs de D1 où seule une « élite » peut prétendre au titre, et même y participer.

Le maillot tricolore revêt un caractère important pour un triathlète français. Ce sera donc l’occasion de remettre de la proximité entre les élites, les bons triathlètes nationaux et les meilleurs régionaux.

Au niveau du cahier des charges, ce championnat de France aurait lieu au mois d’Avril dans le Sud de la France et trouverait toute sa place dans le calendrier. En effet, nos triathlètes en équipe de France sont encore en phase de préparation à cette période et pourront venir y participer. Pour les autres triathlètes, la qualification aurait lieu en année N-1 sur des sélectifs régionaux ou interrégionaux.

 

  • Former les bénévoles de demain

Un accent fort sera mis pour que les structures proposent les formations dédiées aux jeunes. C’est un point qui me semble essentiel. En effet, nous constatons une fuite du bénévolat et de la citoyenneté, mais que faisons-nous concrètement pour que cela change ?

Accompagner la formation de nos jeunes est la meilleure façon de procéder pour faire en sorte que nous n’ayons pas de regret à cette question.

Oui, mais comment ?

Il faut d’abord partir du postulat que les jeunes qui s’inscrivent dans une école de Triathlon ne sont pas tous des compétiteurs dans l’âme. Certains font l’activité, davantage pour être avec les copains, que pour chercher une performance.

Ainsi, il peut être intéressant de proposer les actions suivantes :

  • Formation de jeunes arbitres. L’UNSS est spécialiste en la matière et cela fonctionne très bien. C’est principalement une question de communication et de motivation des encadrants à proposer le projet. Elle est déjà mise en place dans certaines régions, il faut en faire une réalité sur l’ensemble du territoire,
  • Formation d’assistants BF5 pour les jeunes qui souhaitent apporter leur contribution à l’encadrement (étudier l’évolution du BF5 pour faciliter l’accès avec le besoin du SSR plutôt que le code, l’âge minimum …),
  • Formation au secourisme (Prévention des Secours Civiques de niveau 1 (PSC1)),
  • Encouragement à la mise en place de jeunes reporters. L’UNSS est également excellente sur le sujet. Quelques photos, un article et le site internet est à jour de l’actualité,
  • Encouragement à la mise en place de jeunes dirigeants. Il est démontré qu’avoir un jeune parmi une instance dirigeante modifiait les comportements de l’assemblée. On est typiquement dans une démarche de développement durable où les personnes présentes ont l’avenir sous les yeux et sont forcées de considérer les choses différemment.

 

  • Un accompagnement pour la création/développement des écoles de Triathlon

Dans le programme d’Identification et d’accompagnement des Clubs (IAC), la question des écoles de Triathlon sera également traitée. Il sera question de plusieurs points :

  • La continuité du déploiement de l’Ecole Française de Triathlon pour les 6-13 ans,
  • La création de fiches bonne pratique pour développer les animations avec l’Union Sportive des Ecoles Primaires (USEP), avec les écoles privées (Union Générale Sportive de l’Enseignement Libre) ou avec l’Union Nationale du Sport Scolaire (UNSS),
  • Des programmes d’accompagnement de la formation des Triathlètes de bon niveau,
  • Une plateforme de partage des difficultés rencontrées sera créée et un recueil des solutions qui fonctionnent dans les structures, sera effectué,
  • Des propositions de convention pour obtenir des horaires aménagés dans les collèges et lycées ainsi que des conventions de Section Sportive Scolaire.

 

L’avenir, ce sont les jeunes, construisons ensemble la Fédération de demain !

Prochaine étape lundi 19 Décembre

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