Le Haut Niveau (HN) fait partie intégrante du projet d’une Fédération olympique. Cela nous permet d’être reconnus par le Ministère comme sport de haut niveau, à la fois pour le distance M, présent aux Jeux Olympiques depuis 2000 et de faire bénéficier les sports comme le Duathlon et le Triathlon distance L de cette dynamique.

Etre sport olympique, c’est aussi le premier emblème pour notre sport. Il porte les valeurs de l’olympisme et permet à toute une population de jeunes triathlètes de s’identifier par le rêve et l’admiration qu’il suscite.

Question chiffres, cette reconnaissance olympique nous permet d’avoir environ 800k€ de subvention, principalement dédiées à la préparation des JO. En complément de cette subvention, nous bénéficions d’un accompagnement de cadres techniques nationaux, professeurs de sport du ministère des sports. Cet accompagnement équivaut à une subvention indirecte de 1M€. La moitié s’occupe du HN et l’autre moitié du développement. Avec une part fédérale d’environ 350k€ pour le HN, c’est l’investissement premier de la Fédération. Néanmoins, cet investissement est largement compensé par l’équivalent de 500k€ en moyens humains sur le développement.

 

La Fédération doit mettre en place un cadre clair qui permette à chaque Triathlète reconnu-e HN de trouver sa place et d’avoir une vision, vers ses potentialités de développement personnel et sur l’accompagnement fédéral afférent.

L’objectif est d’obtenir notre première médaille à Tokyo mais ce ne sera que la finalité d’une démarche. En effet, ce sont les triathlètes qui font les courses et le mérite leur revient entièrement. La Fédération doit être la « personne de l’ombre » qui bénéficie, par effet de conséquence, du résultat de ses triathlètes. Il faut garder toute modestie sur ce sujet et ne surtout pas fixer d’objectif de résultat. Même si ce sont les attentes du Ministère, un résultat ne doit être que la conséquence d’un plan de carrière sportive abouti.

La Fédération doit être ambitieuse dans sa vision mais ne doit pas s’enfermer dans un objectif de résultat qui ne lui appartient pas.

 

Concernant le Paratriathlon, Gwladys LEMOUSSU a ouvert le compteur à Rio. Tout doit être mis en œuvre pour que ce soit la première d’une longue série. Il faut accompagner les paratriathlètes dans une émulation nationale afin d’augmenter la densité de niveau sur nos manifestations. Un travail de détection doit également être fait et un travail en collaboration avec la Fédération Française Handisport sera très intéressant à mettre en œuvre.

 

Le rôle d’un Président est de vérifier la cohérence du déploiement des équipes dans la réalisation de cet objectif principal : accompagner les triathlètes vers le plus haut niveau international dans la considération humaine de chaque individu.

 

 

VERS UNE TRIPLE TEMPORALITE

Il est important pour une Fédération de penser présent mais aussi et surtout au futur. C’est uniquement dans ce schéma que nous pourrons être dans une démarche de développement durable de la performance.

 

LA PREMIERE TEMPORALITE EST DE FIXER LES MOYENS A ATTEINDRE EN VUE DE TOKYO 2020.

 

Une philosophie tournée vers l’équilibre du Triathlète de HN

Un-e Triathlète est un être humain avant d’être Triathlète. Un résultat sportif n’est que la conséquence d’une harmonie individuelle de fonctionnement. Cette harmonie découle de plusieurs aspects :

  • La motivation intrinsèque liée à son projet personnel,
  • Les qualités physiques et ses potentialités de progression,
  • La qualité de vie liée aux contraintes matérielles et logistiques,
  • L’équilibre affectif lié à son cercle intime de connaissances.

En tant que Fédération, il est important de ne mésestimer aucun de ces leviers. Chacun a une place plus ou moins importante en fonction des individus.

Une relation de confiance doit être établie afin de faire en sorte que chaque athlète se sente accompagné-e. C’est son énergie, tirée de sa motivation intrinsèque, qui l’amènera à performer. Le haut niveau, c’est la quintessence de l’individu.

La Fédération, dans son projet Haut Niveau pour Tokyo 2020, doit étudier, avec tous les triathlètes du collectif France, leurs entraîneurs respectifs et l’ensemble de la Direction Technique Nationale, la façon avec laquelle nous pouvons les accompagner au mieux. L’objectif de la Fédération est d’accompagner chaque athlète à comprendre ce qu’il est, dans son individualité, et l’aider à optimiser son fonctionnement.

 

Une cellule d’expertise de la performance

Il est nécessaire de travailler sur une cellule d’expertise de la performance. Nous maitrisons aujourd’hui les aspects techniques et tactiques du Triathlon moderne. Il faut se pencher sur ce que peut devenir le Triathlon dans les années futures afin d’anticiper sur la préparation des athlètes.

Il est également essentiel de travailler sur l’aspect psychologique et environnemental de l’athlète de haut niveau. C’est souvent ce qui fait la différence au plus haut niveau. En s’approchant d’un très haut niveau, on doit être le plus performant à tous les étages. La place de l’incertitude dans la performance doit être minime. Il faut que chaque athlète trouve la clé pour faire en sorte d’arriver à un schéma de confiance intérieure qui rejaillit à l’extérieur. Des athlètes comme Alistair BROWNLEE, Nicola SPIRIG ou JAN FRODENO sont des exemples.

La seule véritable question est de savoir comment accompagner un-e athlète à se sublimer ? La réponse doit être apportée sur les versants psychologiques, techniques, tactiques, physiologiques et environnementaux. Si la Fédération peut jouer un rôle, c’est dans cet accompagnement.

 

Le professionnalisme des Triathlètes de HN

Un-e Triathlète de HN peut être accompagné par la Fédération grâce à la signature de Conventions d’Insertion Professionnelle (CIP), par le paiement intégral de déplacements sur les différentes courses internationales ou par l’accompagnement de terrain tout au long de l’année.

A partir du moment où un-e Triathlète rentre dans ce schéma d’accompagnement, il doit être conscient de la responsabilité qui lui incombe. Il devient l’image de la Fédération et plus généralement, l’image de la France.

Un cadre clair doit être posé afin qu’un certain nombre d’éléments soient formalisés et respectés. Un contrat d’engagement doit être rédigé en concertation avec les Triathlètes. Il peut être question de représentation, de ports des tenues Equipe de France, de ponctualité, de devoir de réserve ou de tout autre élément amenant à être jugé par des tiers.

 

Les critères de sélection en équipe de France

Les critères de sélection doivent être équitables, connus et compris par tous les triathlètes potentiellement en mesure de rentrer dans le collectif France.

Ces critères doivent être travaillés avec les athlètes afin que chacun connaisse les règles du jeu et les accepte. L’objectif est de diminuer voire de supprimer les frustrations et les incompréhensions qui peuvent apparaître au fil du temps.

Lorsque le cadre est fixé, il faut le tenir jusqu’au bout afin de rester en cohérence avec la démarche qui a été entreprise tout au long de l’olympiade.

 

LA DEUXIEME TEMPORALITE, C’EST PREPARER PARIS 2024.

Potentiellement, les athlètes concernés sont dans les catégories Minimes/Cadets/juniors (14/19 ans. Peut être même chez les Benjamins (12 /13 ans).

Le projet d’Identification et d’Accompagnement des Triathlètes Emergeants (IATE) est en place depuis deux olympiades et permet de jouer un rôle important dans la détection et l’accompagnement des triathlètes à potentiel. Evalués sur le CLASS TRI et sur les résultats des championnats de France Jeunes, ce processus permet d’accompagner les jeunes dans la construction de leur projet sportif et potentiel plan de carrière.

Il faudra continuer de travailler sur les équipes de France Junior et leur accompagnement sur les coupes d’Europe afin de les préparer au mieux à l’environnement international.

Sur l’aspect de la structuration, le rôle des Structures Fédérales de Performance (SFP, actuelles écoles de triathlon ***) sera très important. En effet, ces clubs proposent une structure de grande qualité, souvent très proche de ce qui peut se faire en pôle Espoir.

Ces pôles peuvent représenter une complémentarité intéressante mais un diagnostic plus approfondi en collaboration avec la Direction Technique Nationale sera nécessaire pour prendre une orientation sur ce sujet.

L’ambition politique, c’est d’amener les triathlètes de demain à croire en leur potentiel de médaille. Nous avons tous les outils d’accompagnement pour les éduquer à une réalité objective de leurs capacités et les amener à ce niveau dans 8 ans.

 

LA TROISIEME TEMPORALITE, CE SERA LES JO DE 2028

Peut être que le champion olympique des Jeux Olympiques de 2028 n’est pas encore triathlète. Dès lors, la question est de savoir comment le détecter et l’amener à développer son projet Triathlon.

Les écoles de Triathlon peuvent jouer un rôle essentiel dans la détection de jeunes performants. Il faudra créer des cellules de détection et des processus d’accompagnement des clubs dans l’accueil de ces jeunes identifiés comme des potentiels en devenir.

A l’adolescence, la bascule motivationnelle peut aller très vite et il faut que les clubs soient en mesure de répondre présent. C’est le rôle de la Fédération de les accompagner dans la démarche.

 

La Triathlon Longue Distance

Le Triathlon Longue Distance a toujours été un élément fort de notre Fédération avec de multiples titres et podium trustés par nos champions. Un titre est un titre mais on ne peut faire abstraction de l’indice de performance des championnats ITU.

Je souhaite que la Fédération puisse travailler avec la Fédération internationale afin de rendre compatible le championnat du monde ITU et Hawaï. C’est un élément important car on ne peut pas faire abstraction de ce circuit spécifique et ce, même si c’est un circuit privé. Il prend une place importante dans l’esprit des gens et notamment dans celui des partenaires privés.

En ce sens,  et il fonctionnera sur le principe d’un partenaire financier principal. Une partie de cette somme sera dirigée pour le fonctionnement fédéral (il ne doit pas reposer sur la seule recette des licences) et l’autre partie ira directement aux triathlètes performants sur format XXL, principalement ceux qualifiés à Hawaï.

C’est une démarche totalement nouvelle pour notre Fédération.

 

Le Duathlon

Les résultats des duathlètes français sur les championnats d’Europe et les championnats du Monde démontrent une capacité à être performant au niveau international.

La présence d’un circuit de Division 1 de grande qualité est en partie liée à cet accompagnement vers la performance. Il faut donc continuer dans cette voie et proposer en complément un véritable championnat de France Individuel de Duathlon. Cette nouvelle épreuve permettra à nos meilleurs duathlètes d’avoir une course supplémentaire pour se confronter et préparer au mieux les championnats internationaux. Ce sera également l’occasion de recréer du lien avec les duathlètes régionaux qui pourront se confronter à nos meilleurs français.

La continuité des actions entreprises auprès de l’équipe de France de Duathlon sera bien sûr assurée.

 

Le suivi médical et le suivi longitudinal

Un axe essentiel dans la pratique du Haut Niveau, c’est bien sûr la prévention des blessures et des maladies. Sur ce point, un travail de grande qualité est assuré et il faudra le continuer.

Concernant le suivi longitudinal pour lutter contre le dopage, il est bien évident que par rapport aux valeurs qui sont les nôtres, le travail sera continué sur la même voie.

 

Accompagnement des triathlètes dans leur évolution socio professionnelle

Un travail important est accompli sur ce point et il permet à nos meilleur-e-s athlètes de Haut Niveau de trouver un équilibre quant à leur situation présente et à venir. Ce travail sera continué.

Il sera nécessaire de travailler, avec l’ensemble des athlètes identifiés sur les listes ministérielles, sur leur plan de carrière sportive et socio professionnelle afin de permettre un accompagnement quand l’athlète sort d’un schéma de performance.

Il faudra apporter une attention particulière à tous les jeunes triathlètes identifiés afin de les accompagner dans leur projet. Des exemples nous montrent que sport et études ne sont pas incompatibles. Il est important de considérer tous les schémas de carrière sportive en définissant clairement les priorités et les potentialités. Une projection statistique ne peut servir de modèle car chaque personne possède sa propre singularité.

 

Le rôle du Vice Président en charge du HN

Un vice-président en charge du HN sera nommé. Son rôle sera d’assurer le lien entre ce qui se passe dans les structures d’entraînement des athlètes et les instances fédérales. L’objectif est de faire en sorte que les triathlètes en équipe de France se sentent soutenus par toute une Fédération. Il travaillera de concert avec le Directeur Technique national dans une parfaite complémentarité.

 

Construisons ensemble la Fédération de demain

Prochaine étape le lundi 30 Janvier

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