Il ne s’agit pas de la politique de BFM TV, figure emblématique des médias à forte dépendance marketing, mais d’une réplique de Freddy Mercury dans le film Bohemian Rapsody introduite par « je vis pour le spectacle ». Cette phrase m’a interpellé tant cette notion est légitime pour l’artiste, qui plus est pour Queen. En effet, le groupe se revendique de représenter un conglomérat de personnes qui n’est pas représenté.

Le lien de l’expression « Je donne au public ce qu’il veut » m’a paru évident avec les médias tant j’ai cette sensation que l’on privilégie l’info qui fait le buzz à celle qui fait réfléchir et amène de la citoyenneté. Il me semble que « Je donne au citoyen ce dont il a besoin » devrait être la devise de l’ensemble des médias.

 

Mais qu’est ce qui peut être défini comme un besoin ?

Un besoin, c’est ce dont on ne peut pas se passer d’un point de vue vital. A différencier de l’envie addictive qui correspond à une création de l’esprit. En effet, avoir besoin de suivre l’actualité, minute par minute relève davantage de la dépendance que du besoin vital. Dans un schéma semblable, on la retrouve dans l’addiction aux séries Netflix.

Si l’on considère la citoyenneté comme un besoin républicain et que l’on considère les médias comme un moyen de développer ce besoin, alors l’immédiateté de l’information n’a pas sa place dans le débat public. Cette immédiateté n’est que propice à toutes les interprétations. Le focus montré ne pouvant être mis en perspective afin de prendre une hauteur nécessaire.

 

Quel est donc le temps nécessaire ?

Il existe plusieurs éléments caractéristiques d’une bonne information :

  • Recouper ses sources quelles qu’elles soient,
  • Entendre les différents points de vue et les retranscrire dans leur contexte (individuel et global).

L’immédiateté n’a donc pas la possibilité de s’inviter dans le débat public puisque ces deux éléments prennent du temps. Un temps que les médias, par souci de « vendre », ne peuvent plus se permettre.

Notre époque vise à reconsidérer ce qu’est le journalisme. La réflexion est peut être d’institutionnaliser les éléments qui permettent de différencier ceux qui ont une carte de presse de ceux qui ont une carte d’audience.

 

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